Issu des principes du développement durable, le concept de responsabilité sociétale des entreprises (« RSE ») est aujourd’hui présent dans le quotidien de nos activités.

Afin de s’imprégner au mieux de la portée de la RSE, il convient de s’accorder sur la définition du développement durable, valeur guide à l’origine de la responsabilité sociétale des entreprises. Si le volet environnemental attire souvent toutes les faveurs, c’est autour de trois piliers fondamentaux que le développement durable s’articule :

  1. le volet social, englobant la légitime aspiration de chacun de pouvoir satisfaire à ses besoins primaires et revendiquer l’accès à des droits considérés comme fondamentaux (l’accès au logement, à l’éducation, à la santé, à l’égalité, etc.);
  2. le volet économique, qui doit tendre vers une économie réfléchie, en harmonie avec les ressources disponibles ; et
  3. le volet environnemental et la nécessaire prise de conscience des limites des ressources naturelles, qui pousse la communauté à analyser son impact environnemental afin de le rendre le plus neutre possible.

La RSE peut être définie comme la mise en pratique du principe de développement durable appliqué au monde de l’entreprise, auquel s’adjoint le volet gouvernance, soit la responsabilité des entreprises qui, conscientes de leur rôle dans la Société, tendent à rendre l’impact de leurs activités le plus neutre possible.

L’avocat, conseiller et défenseur, est un acteur central de l’État de droit. Garant de valeurs fortes guidées par sa déontologie, l’avocat est déjà engagé dans la voie de la responsabilité sociétale. Pourtant, de nouveaux défis se profilent pour la profession, que ce soit dans l’intégration de la RSE dans les conseils prodigués par l’avocat et l’accompagnement des clients dans un cadre législatif en transition, ou encore dans sa propre pratique en tant qu’entreprise.

Dans ses conseils, l’avocat veille déjà au respect de certains principes inhérents au concept de responsabilité sociétale ; il prend soin d’attirer l’attention de son client sur le respect des règles à valeur contraignante, notamment en matière de droits de l’Homme et de droits de l’Enfant, sur les conditions d’emploi et de travail, la lutte contre la corruption et les questions d’environnement.

L’avocat, en sa qualité d’entrepreneur, peut lui aussi s’engager dans une démarche RSE. Compte tenu des exigences croissantes des parties prenantes des cabinets d’avocats, essentiellement leurs clients et leurs employés, toute une série de cabinets luxembourgeois ont d’ailleurs déjà entamé cette réflexion et initié des actions diverses visant à neutraliser leurs impacts sur la Société. Il s’agit à ce stade pour les cabinets d’avocats d’adopter une démarche proactive, animés par une conscience aiguë de leur responsabilité au sein de la Société, par leur déontologie, par leur engagement ainsi que par leur souci de cohérence avec leurs valeurs.